La goélette Belle-Poule - page d'accueil

La goélette Belle-Poule

La grande pêche

La Belle-Poule a été construite en s'inspirant des plans des dernières goélettes dites islandaises ou paimpolaises. Celle-ci étaient conçues pour aller sur les côtes d'Islande pêcher la morue durant de long mois ...

La goélette
L'origine du nom
La grande pêche
Hommage à Eric
La Belle-Poule et l'art
Au gré du vent
En regardant les photos
Guy, le photographe
L'auteur
Bibliographie, liens
Plan du site


Armement pour l'Islande
Description
Le gréement
La campagne de pêche
La fin des islandaises

jlntourbier@wanadoo.fr














L'armement pour l'Islande.

La pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve commença au XVIIè siècle à partir des plus grands ports de la Manche. Devant le succès et la manne qu'apportait cette pêche, de nombreux autres ports, de moindre importance, tentèrent l'aventure. Mais au XIXe siècle, alors que Saint-Malo, Saint-Servan et Cancale restèrent fidèles aux Bancs jusqu'à la fin, d'autres ports les abandonnèrent peu à peu pour pratiquer un autre type de pêche à la morue dans les parages de l'Islande.

Dahouët arma progressivement pour Terre-Neuve en vue de la pêche sédentaire au French Shore où ses navires firent de très belles pêches jusque vers les années 1850 à partir desquelles à la suite d'insuccès répétés l'armement périclita ; un armateur entreprenant décida alors d'essayer les campagnes d'islande et obtint un bon résultat. Ainsi, dés 1864 Dahouët armait 14 Islandais et ce nombre resta à peu près invariable pour décroître après 1894 et tomber à zéro aux premières années de ce siècle.

Saint-Brieuc qui armait aussi pour Terre-Neuve avec Le Légué connut un sort identique et se tourna aussi vers l'Islande en 1895, il n'arma pas moins de 22 goélettes, ce fut sa plus belle année.

Binic, bien que ne disposant pas d'un bassin à flot fut un port important pour Terre-Neuve avec 37 navires en 1860 ; Lui aussi s'orienta peu à peu vers l'Islande, armant jusqu'à 18 goélettes en 1895, ces bateaux étaient d'ailleurs pour une bonne part construits sur place, le port disposant de plusieurs cales de lancement et le chantier Le Chever est connu pour avoir réalisé plusieurs beaux navires pour l'Islande. Ce type d'activité périclita cependant assez rapidement.

Mais c'est surtout le port de Paimpol qui se signala par un armement pour l'Islande puisque l'on y voyait en moyenne 80 goélettes de plus de 100 tonneaux. Cet essor qui faisait suite à un long passé à Terre-Neuve avait commencé en 1852 faisant de Paimpol le port islandais par excellence de la Côte Nord. Une part très importante des activités de la ville s'organisant autour de la construction des navires, de leur armement, de l'équipement de pêche, etc... Cette a été certainement la plus brillante de la Cité, elle devait durer une trentaine d'années précédant un déclin assez rapide à partir de la guerre de 1914.

Seul le département des Côtes-du-Nord a eu en Bretagne l'exclusivité de l'armement pour l'Islande et que celui-ci équilibrait largement celui des autres ports français : Fécamp, Calais, Gravelines et surtout Dunkerque qui eux aussi envoyaient traditionnellement des goélettes en Islande.

Dans ce rapide tour d'horizon sur l'armement pour l'Islande il n'a été question que des goélettes, ce type de bateau a en effet été adopté après avoir éliminé progressivement les brigantins, brick, goélettes, lougres, dogres, chasse-marrées, sloop et bisquines, tous bâtiments qui malgré leur faible tonnage (Pierre-Marie, de Paimpol en 1861 : 25 Tx 09) furent des islandais de la première heure. Les conditions de la pêche errante telle qu'elle se pratique en Islande sont en effet très différentes de la pêche sur les bancs de Terre-Neuve.
L'expédition est d'abord plus courte, ne serait-ce qu'à cause de la plus grande proximité de l'Islande, il n'est donc pas indispensable d'armer des bâtiments de très fort tonnage. En outre pour la mer d'Islande il faut un navire léger qui puisse lever à la lame et se laisser porter au vent sous voilure réduite même avec une bonne cargaison, enfin les parages de l'île où se pratique le pêche étant particulièrement mauvais il faut des navires robustes et très marins, capables de tenir tête à une mer très dure, presque toujours agitée et de s'élever au vent d'une côte inhospitalière hérissée de dangers.

Toutes ces raisons ont donné naissance à la célèbre goélette à hunier.

Page précédente

Page suivante : description des islandaises